-
menu bouton
Header - Connexion
Header - Communication
Recherche
Menu principal
- Mon village
- Services et démarches
- Ça bouge
- Je participe
Menu principal - Jeunesse
Menu principal - Musique
Retour sur le concert de piano à 4 mains par les soeurs Andranian du dimanche 23 mars 2025
À l’occasion de l’Année Bizet, un public fervent et nombreux était venu applaudir les deux sœurs Andranian, qui avaient choisi un programme hors des sentiers battus.
Après la transcription de l’Ouverture de Carmen, exécutée avec panache et clarté, toute en notes répétées et trilles, le programme s’est poursuivi avec la suite de l’Arlésienne, son autre opéra, tellement empreinte de délicatesse et de finesse. Georges Bizet s’est ici inspiré d’un des contes d’Alphonse Daudet, Les Lettres de mon moulin. De la première à la dernière note, l’imagination s’évade vers les collines de Provence, au son des mélodies jouées au fifre et à la flûte des bergers – une région que nos pianistes connaissent bien, étant nées à Marseille.
La quatrième pièce, la Farandole, magistralement écrite en canon, tourne presque obsessionnellement en une bacchanale. Le poète provençal Frédéric Mistral décrit très bien comment les villageois attendent chaque année cette fête qui dure toute la journée et toute la nuit, chacun revêtant le costume traditionnel des bergers et bergères, comme un rite sacré pour danser la farandole.
Puis, place à Frédéric Chopin avec les Variations sur un air national irlandais, œuvre de jeunesse écrite en Pologne, dont le manuscrit a été retrouvé par l’une de ses sœurs. Le brio et la virtuosité sont à l’honneur dans chacune des variations. L’une d’elles, Barcarolles, sur un poème d’Alfred de Musset, empreinte de nostalgie, rappelle le son du violoncelle.
Autre œuvre de jeunesse, cette fois de Johannes Brahms : Souvenirs de Russie. Ces quatre pièces sur des thèmes tziganes annoncent déjà ses célèbres Danses hongroises. On y entend, à travers le piano, un chant nostalgique évoquant le vibrato du violon, alterné au rythme de la czardas. Franz Liszt a d’ailleurs utilisé lui aussi le thème de la quatrième pièce, Le Rossignol, chanson populaire d’Alabiev.
Viennent ensuite deux mélodies de Pauline Viardot, transcrites par Gisèle et Chantal pour piano à quatre mains. Pauline Viardot, fille du ténor espagnol Garcia, avait reçu de lui une solide formation musicale, qu’il transmit aussi à sa fille aînée, la Malibran, célèbre pour ses créations dans les opéras de Bellini et Rossini. Ces mélodies, très langoureuses sur un registre de mezzo, offrent un son profond et expressif que les pianistes ont su recréer au clavier.
En 1841, Pauline était régulièrement invitée chez son amie George Sand à Nohant, dans le Berry. C’est là qu’elle rencontra Louis Viardot, alors qu’elle avait 20 ans. George Sand s’inspira de cette jeune artiste pour écrire Consuelo, une nouvelle sur la vie d’une cantatrice. À Nohant, Pauline et Chopin jouaient fréquemment ensemble, interprétant à quatre mains des œuvres d’opéra. Chopin adorait l’entendre chanter des airs espagnols.
Autre figure féminine du romantisme, Clara Schumann, compositrice et épouse de Robert, était représentée par deux romances : l’opus 11 n°2 en sol mineur et l’opus 21 n°1 en la mineur. Gisèle et Chantal ont su y faire entendre le timbre vibrant d’un quatuor à cordes, toute la poésie et la passion du romantisme allemand.
Enfin, retour à Bizet avec les Jeux d’enfants, alternant délicatesse et fougue. L’intégrale du recueil a été jouée, ces pièces s’enfilant comme des perles. Bizet les composa alors qu’il venait d’apprendre qu’il allait être père.
Un beau moment musical, qui se renouvelle chaque année avec un égal bonheur.